Or je demande à nouveau : quelle est la prière du cœur détaché ? A cela
je réponds comme suit et dis que la limpidité détachée ne peut prier,
car celui qui prie désire de Dieu que quelque chose lui advienne, ou
désire au contraire que Dieu lui ôte quelque chose. Or le cœur détaché
ne désire rien, il n'a rien non plus dont il serait volontiers dépris.
C'est pourquoi il se tient dépris de toute prière, et sa prière n'est
rien d'autre que de n'être qu'une seule forme avec Dieu. En cela
consiste toute sa prière.
Maître Eckhart
Les gens me disent souvent : "priez pour moi!" Je pense alors : Pourquoi
sortez-vous ? Pourquoi ne demeurez-vous pas en vous-mêmes et ne
prenez-vous pas dans votre propre bien? Et pourtant vous portez en vous,
par essence, toute la vérité!
Maître Eckhart
Jalâl ud Dîn Rumî
« Existe-t-il un chemin plus court que la prière pour approcher Dieu? »
Il répondit : « Encore la prière.
Il répondit : « Encore la prière.
Mais la prière n’est pas seulement cette forme extérieure. Ceci est le ‘corps’ de la prière;
la prière formelle comporte un commencement et une fin,
et chaque chose qui implique un commencement et une fin est un corps. [...]
la prière formelle comporte un commencement et une fin,
et chaque chose qui implique un commencement et une fin est un corps. [...]
Mais l’âme de la prière est inconditionnée et infinie, elle n’a ni commencement ni fin »
Jalâl ud Dîn Rumî - fihi ma fihi
"O résurrection soudaine, O Miséricorde infinie
O toi qui dans le buisson des pensées a jeté le feu,
Te voici aujourd'hui arrivé riant, arrivé telle la clé d'une prison.
Tu es venu chez les pauvres comme une aumône, pareil à la grâce divine
Toi le chambellan du soleil, toi nécessaire à l'espoir,
Tu es le but et le chercheur, tu es la fin et le commencement,
Tu es apparu dans les coeurs, tu as orné les pensées.
C'est Toi qui présentes la demande et c'est Toi aussi qui l'exauces.
O donneur incomparable de vie, o joie de la connaissance et de l'action,
Tout le reste n'est que prétextes et fourberies: ce sont des maux, c'est toi le remède.
Cette tromperie a troublé notre vision, elle nous a rendus hostiles envers l'innocent,
Parfois ivres des houris, parfois affamés de pain et de nourriture
Vois cette ivresse:quelle place pour la raison? Vois ce festin: quelle place pour des discours?
Pour un peu de pain et de graines, tant de discussions vaines!
Tu te livres à 100 intrigues, contre des peuples différents,
Tu sèmes entre eux, de façon subreptice, la discorde.
Réprimande ton âme en secret et pour autrui trouve des excuses
Quand ton âme dit: "Sauve moi o mon Seigneur!" Dieu sait que ce sont là oisives paroles.
Silence, le temps me presse, je vais rejoindre l'étendard.
Laisse le papier, brise le calame. L'Echanson est arrivé: Louanges à Lui"
Jalâl ud Dîn Rumî - Odes Mystiques