lundi, mai 11, 2015

Verger


Il était un beau verger, en habit de verdure,
Avec de nombreux arbres, des vignes
Et tout plein de fruits...
Un Soufi s'assied là, les yeux clos,
La tête sur le genou, plongé dans une profonde
Méditation mystique...
"Pourquoi" dit un autre,
"Ne prêtes-tu pas attention aux signes
Que Dieu le Charitable a déployés autour de toi
Et qu'Il nous invite à contempler?"
"Les signes je les contemple en moi;
A l'extérieur, on ne discerne que les symboles!"

Qu'est-ce que la beauté dans ce monde?
Une image, pareille à l'ondulation
Des branches dans l'eau de la rivière:
Celle de l'éternel verger qui réside,
Intact, dans le coeur
Des Hommes Parfaits...
Jalâl ud-Dîn Rumî

There is no reality except the one contained within us. That is why so many people live such an unreal life. They take the images outside of them for reality and never allow the world within to assert itself. 

Hermann Hesse  

" celui qui cherche la vérité ailleurs qu'en lui même dirige ses pas hors de son but."

Cheikh Ahmad Al-'Alwî 


« Ce que les homme appellent le divin, c’est cette pulsion créatrice de l’homme et de la Nature; les dualistes la situent à l’extérieur »
"Votre vision ne devient claire que lorsque vous pouvez regarder dans votre coeur. Celui qui regarde à l'extérieur rêve. Celui qui regarde à l'intérieur s'éveille." 

Carl Gustav Jung




 

lundi, mai 04, 2015

Condoléances




La femme de Tchouang Tseu étant morte, Houei Tseu s'en fut lui offrir ses condoléances. Il trouva Tchouang Tseu assis les jambes écartées en forme de van et chantant la mesure sur une écuelle. Houei Tseu lui dit :"Que vous ne pleuriez pas la mort de celle qui fut la compagne de votre vie et qui éleva vos enfants, c'est déjà assez, mais que vous chantiez en battant l'écuelle, c'est trop fort !
Du tout, dit Tchouang Tseu. Au moment de sa mort, je fus naturellement affecté un instant, mais réfléchissant sur le commencement, je découvris qu'à l'origine elle n'avait pas de vie ; non seulement elle n'avait pas de vie, mais pas même de forme ; non seulement pas de forme, mais même pas de souffle. Quelque chose de fuyant et d'insaisissable se transforme en souffle, le souffle en forme, la forme en vie, et maintenant voici que la vie se transforme en mort. Tout cela ressemble à la succession des quatre saisons de l'année. En ce moment, ma femme est couchée tranquillement dans la grande maison. Si je me lamentais en sanglotant bruyamment, cela signifierait que je ne comprends pas le cours du destin. C'est pourquoi je m'abstiens."

Tchouang Tseu






le rêve du papillon





Jadis, Tchouang Tseu  rêva qu'il était un papillon voltigeant et satisfait de son sort et ignorant qu'il était Tcheou lui-même. Brusquement il s'éveilla et s'aperçut avec étonnement qu'il était Tcheou. Il ne sut plus si c'était Tcheou rêvant qu'il était un papillon, ou un papillon rêvant qu'il était Tcheou. C'est là ce qu'on appelle le changement des êtres.

Tchouang Tseu





Paradoxe



Rien n'est plus souple et plus faible que l'eau, Mais pour enlever le dur et le fort, rien ne la surpasse Et rien ne saurait la remplacer. La faiblesse a raison de la force; la souplesse a raison de la dureté. Tout le monde le sait mais personne ne peut le mettre en pratique. Ainsi le saint a-t-il dit : Accepter toutes les immondices du royaume, C'est être le seigneur du sol et des céréales. Accepter les maux du royaume c'est être le monarque de l'univers. Les paroles de Vérité semblent paradoxales. 

Lao Tseu

«Le soufi est comme la terre ; on y jette toute sorte d'immondices et il n'en sort que de bonnes choses.»

Junayd 
 
 
"Quand je suis faible, c'est alors que je suis fort"
 
St-paul - NT 2 Corinthiens  12:10