jeudi, décembre 13, 2012

Lier






Dieu n’est pas ici, ni là ; celui qui veut le trouver doit se laisser lier les mains, les pieds, le corps et l’âme.

Angelus Silesius


mardi, décembre 11, 2012

Patrie


Dieu dit à Son ami :
Tu es l'étranger, je suis ta patrie.

Jami

Sage pensée


Saisis-toi d'une sage pensée là où tu la trouves. Car une sage pensée peut se retrouver dans le cœur de l'hypocrite, si tourmentée dans ce cœur là qu'elle finit par en sortir pour rejoindre ses semblables dans le cœur de l'homme de foi.

Ali Ibn Abi Taleb

mardi, octobre 30, 2012

Court chemin



Le plus court chemin vers Dieu passe par la porte de l'amour ;
Le chemin de la science t'y mène très lentement. 

Angelus Silesius

lundi, octobre 29, 2012

Quel monde ?



Un jour on a posé une question au cheikh al Alawi en lui disant « Dans quel monde voulez vous vivre ?». Il a répondu mais c'est simple « Dans un monde où quand quelqu'un sort le matin avec des provisions et qu'il parte pour faire le tour du monde, il revient sans avoir consommé ses provisions ; c'est à dire qu'il aura été reçu d'ami en ami, de frère en frère.» 

Cheikh Ahmad Al 'Alawî 

L'amitié fait le tour du monde et nous convie tous à nous réveiller pour la vie heureuse.

Epicure

mardi, septembre 25, 2012

Bien-Aimé


Ecoute, o bien aimé ! (Voix de la Sagesse divine)
Je suis la réalité du monde, le centre et la circonférence.
J'en suis les parties et le tout.
J'en suis la volonté établie entre le ciel et la terre.
Je n'ai crée en toi la perception que pour être l'objet de Ma perception.
Si donc tu Me perçois, tu te perçois toi-même.
Mais tu ne saurais Me percevoir à travers toi.
C'est par Mon regard que tu Me vois et que tu te vois.
Ce n'est pas par ton regard que tu peux M'apercevoir.
Bien aimé !
Tant de fois T'ai-je appelé, et tu ne M'as pas entendu.
Tant de fois Me suis-je à toi montré, et tu ne M'as pas vu.
Tant de fois Me suis-je fait douce effluve, et tu ne M'as pas senti,
Nourriture savoureuse, et tu n'as pas goûté.
Pourquoi ne peux-tu M'atteindre, à travers les objets que tu palpes,
Ou Me respirer à travers les senteurs ?
Pourquoi ne Me vois-tu pas ? Pourquoi ne M'entends-tu pas ?
Pourquoi ? Pourquoi ? Pourquoi ?
Pour toi Mes délices surpassent toutes les autres délices,
Et le plaisir que Je te procure, dépasse tous les autres plaisirs.
Pour toi, Je suis préférable à tous les autres biens,
Je suis la Beauté, Je suis la Grâce.
Aime-Moi, aime-Moi seul.
Perds-toi en Moi, en Moi seul.
Attache-toi à Moi,
Nul n'est plus intime que Moi.
Les autres t'aiment pour eux-mêmes,
Moi, Je t'aime pour toi.
Et toi, tu t'enfuis loin de Moi.
Bien aimé !
Tu ne peux Me traiter avec équité,
Car si tu te rapproches de Moi,
C'est parce qu'alors Je me suis rapproché de toi.
Je suis plus près de toi que toi-même,
Que ton âme, que ton souffle.
Qui donc parmi les créatures
Agirait de cette manière avec toi ?
Je suis jaloux de toi contre toi
Je ne te veux à personne d'autre,
Ni même à toi-même.
Sois à Moi, pour Moi, comme tu es en Moi,
Sans même que tu en ais conscience.
Bien-Aimé !
Allons vers l'Union.
Et si nous trouvions la route
Qui mène à la séparation,
Nous détruirions la séparation.
Allons la main dans la main.
Entrons en la présence de la Vérité.
Qu'elle soit notre juge
Et imprime son sceau sur notre union
A jamais.

Ibn 'Arabi

Chant final du Livre des Théophanies,

cité par Henri Corbin dans : L'imagination créatrice dans le soufisme d'Ibn Arabi, p.137.

Höre, oh Mein Geliebter!
Du bist der Grund für das Dasein der Welt.
Du bist das Zentrum und die Sphäre.
Du bist ihr Ganzes und ihre Teile.
Du bist der Auftrag, der erteilt wurde zwischen Himmel und Erde.

Ich habe deine Wahrnehmung erschaffen,
nur damit du Mich darin wahrnimmst.
Und wenn du Mich wahrnimmst, nimmst du dich wahr.
Trachte nicht, Mich wahrzunehmen im Wahrnehmen deiner selbst.
Mit Meinem Auge siehst du Mich und dich.
Mit dem Auge deiner selbst siehst du Mich nicht.

Geliebter,
Wie oft habe Ich dich gerufen, und du hörst Mich nicht.
Wie oft stand Ich vor dir, und du siehst Mich nicht.
Wie oft enthüllte ich Mich in Wohlgerüchen, die du nicht einatmest,
und in Aromen, die du nicht schmeckst um Meinetwillen.

Was stimmt nicht mit dir,
dass du Mich nicht spürst, wenn du berührst?
Warum erkennst du Mich nicht im Duft des Moschus?
Warum siehst du Mich nicht? Warum hörst du Mich nicht?
Was ist los mit dir?
Was stimmt nicht mit dir?

Ich bin dein berauschendstes, dein allerhöchstes Entzücken.
Meine Sehnsucht nach dir brennt stärker
als jeder Wunsch nach etwas anderem.

Ich bin besser für dich als jedes andere Gut.
Ich bin der Schöne.
Ich bin die Anmut.
Liebe Mich, liebe Mich. Liebe Mich allein.
Begehre Mich heiß und innig.

Verzehre dich nach Mir,
entsage jedem anderen Anspruch.
Nimm Mich auf. Empfange Mich.
Keinen Vertrauten wirst du finden wie Mich.
Alles will dich für sich selbst,
doch Mir geht es um dich.
Du aber, du meidest Mich.

Geliebter,
du kannst Mich nicht treffen auf halbem Weg zu Mir.
Mein Entgegenkommen reicht hundertmal weiter
als deine Schritte hin zu Mir.
Ich bin dir näher als du selbst.
Und dein Selbst, das all dies tut,
ist anders als Ich – erschaffen.

Geliebter,
Ich bin eifersüchtig auf dich und wegen dir.
Ich ertrage es nicht, dich bei anderen zu sehen oder bei dir selbst.
Sei mit Mir und in Mir.
Sei, so wie du bist, bei Mir.

Dann, Mein Geliebter,
wirst du die Einheit noch nicht einmal fühlen.
Die Einheit!

Und sollten wir auf einen Pfad stoßen, der zur Trennung führt,
dann werden wir uns trennen von der Trennung.

Geliebter,
komm, lass uns Hand in Hand die Wirklichkeit betreten.
Sie soll unser Richter sein
mit dem Urteilsspruch der Ewigkeit.

Geliebtes Gegenüber,
wo Liebende sich streiten, findet sich keine Freude.
Genuss liegt im Beieinandersein.
Wie sagt doch der Dichter:
»Ich wünschte sie tot, so sehr liebe ich sie,
auf dass sie mir gegenübersteht am Jüngsten Tag.«

Oh, mein Herz!
Oh, mein Herz!

Übertragung aus dem Arabischen © Abraham Abadi und Aaron Cass
Deutsche Übersetzung © Robert Cathomas / Chalice Verlag

vendredi, août 17, 2012

Du dogmatisme



"Celui qui professe une foi dogmatique loue uniquement la divinité incluse dans sa profession de foi et à laquelle il se rattache. Les oeuvres qu'il accomplit lui reviennent, et en définitive, il ne fait que se louer lui-même. (...) L'éloge qu'il adresse à ce qu'il professe est donc un éloge qu'il s'adresse à lui-même. C'est pourquoi il blâme ce que professe autrui, ce qu'il ne ferait pas s'il était équitable.Celui qui se limite à cet objet d'adoration particulier est de toute évidence un ignorant, du fait même qu'il s'oppose aux convictions d'autrui au sujet de Dieu. S'il connaissait, en effet, la parole de Junayd: "la couleur de l'eau est celle de son récipient", il accepterait de chacun sa propre croyance; il connaîtrait Dieu en toute forme et en toute profession de foi. De lui n'émane qu'une opinion et non une science. C'est pour cela que Dieu a dit: "Je suis auprès de l'opinion que Mon serviteur a de Moi"; Je ne me manifeste à lui que dans la forme de sa croyance. Ainsi, la divinité des convictions dogmatiques est prisonnières des limitations; c'est donc la divinité que contient que le coeur de Son serviteur. La Divinité absolue, quant à Elle, ne peut être contenue par rien, car Elle est l'essence des choses et l'essence d'Elle-même.

Ibn 'Arabî (Fusûs al-Hikam)

«Dieu est l'embarras des intelligences parce que tout ce que tu conçois dans ta pensée et matérialises par ta parole comme étant Dieu, cesse pas là-même d'être Dieu, pour n'être plus que ta propre manière de le concevoir. Il échappe à toute définition.»

Tierno Bokar

lundi, août 06, 2012

Vues




Les vues fausses sont de ce monde, la vue juste en est la sortie, mais sachez bien que vues fausses ou vues justes doivent toutes deux disparaître.

Hui Neng

Si le monde paraît changer,

c'est à cause de nos vues fausses.
Inutile de rechercher la vérité,
abandonnez seulement les vues fausses.

Ne vous attachez pas aux vues duelles,
veillez à ne pas les suivre.
À la moindre trace de bien ou de mal,
l'esprit s'embrouille dans les complexités.

Sin Sin Ming



Critiques



Si vous pratiquez vraiment la Voie, vous ne verrez pas de faute en ce monde. Voir des sujets de critique en ce monde témoigne que l'on est soi-même critiquable !

Des critiques des autres, c'est le moi qui est responsable. De ces critiques, émises par le moi, on est naturellement coupable. Ce n'est que par la suppression de tout esprit de critique que seront totalement détruits les souillures, les passions, et les vains bavardages.

Hui Neng

mardi, juin 26, 2012

Poussière


Au moment de la mort, quand l'âme quitte le corps
Elle le laisse comme un habit ancien,
Elle redonne à la poussière ce corps qui était poussière
et façonne un corps fait de sa propre lumière ancienne.


Jalâl ud Dîn Rumî

Sans faute



Ne te fie pas à l'attachement de quelqu'un qui ne t'aime que s'il t'imagine sans faute.

Dhul Nun Al Misri 

Si j’avais un ami et si je l’aimais pour qu’il me fît du bien ou parce qu’il ferait mes quatre volontés, ce n’est pas mon ami que j’aimerais, mais moi-même. Je dois en effet aimer mon ami pour sa propre bonté, pour sa propre vertu et pour tout ce qui est en lui. Je ne l’aime droitement que si je l’aime comme il vient d’être dit.  


Maître Eckhart

mardi, juin 19, 2012

Vie sainte


« Le but de la vie sainte n'est pas d'acquérir de la réputation, ­de devenir moralement impeccable, de se concentrer ou de devenir savant. C'est l'inébranlable délivrance ­du coeur qui est l'objet de la vie sainte. »

Bouddha

"Le sage ne cherche qu'une chose, et c'est le bien suprême ;
Un fou aspire à mille choses - minuscules."


Angelus Silesius


jeudi, juin 07, 2012

Noble Perle


"Cherche la noble perle, elle est plus précieuse que ce monde. Elle ne s'éloignera jamais de toi, et où sera la perle, là sera aussi ton cœur : tu n'as pas besoin d'aller chercher plus loin qu'ici le paradis, la joie, et les délices du ciel."

Jacob Boehme

"Si tu es à la recherche de la demeure de l'âme, tu es une âme
Si tu es en quête d'un morceau de pain, tu es du pain.
Si tu peux saisir le secret de cette subtilité, tu comprendras :
Chaque chose que tu recherches, c'est cela que tu es."

Jalâl ud Dîn Rumî

jeudi, mai 31, 2012

Nouvel amour


Dans ce nouvel amour... meurs
Ta voie commence de l'autre côté.
Perce une issue dans le mur de ta prison
Libère-toi!
Évade-toi comme quelqu'un qui soudainement naît à la lumière.
Vas-y maintenant!
Tu es couvert d'un épais nuage
Glisse de l'autre côté.
Meurs... et sois tranquille.
La quiétude est le signe le plus sûr
que tu es mort.
Ton ancienne vie était une course frénétique
loin du silence.
Sans mots, la pleine lune
Se lève maintenant.

Jalâl ud dîn Rumî

Apocatastase



"...L'univers tout entier est beau et "Dieu aime la beauté"; or celui qui aime la beauté aime celui qui est beau. Et celui qui aime ne châtie pas l'aimé, si ce n'est en vue de le faire parvenir au repos ou afin de l'éduquer [...], tel le père avec son enfant. [...] Ainsi, notre issue finale (ma'âlunâ) sera- si Dieu veut- le repos et le bien-être (al-râha wa l-na'îm), et cela où que nous nous trouvions !"

Ibn 'Arabi

mercredi, mai 30, 2012

Compagnie


Si tu es amoureux, reste en compagnie de ton semblable
Jour et nuit, prends place dans le cercle des amoureux !
Ainsi, quand tu auras trouvé ce cercle,
Abandonne le monde et laisse entrer en toi
La Présence de son Créateur.

Jalâl ud Dîn Rûmi


Fréquentez celui dont la vue vous rappelle Dieu...

Al-Kafi, volume 1, page 39


dimanche, mai 13, 2012

Je...tu...




"Quand l’homme et la femme deviennent un, tu es ce un. Quand les unités sont effacées, tu es cette unité. Tu as façonné ce “je” et ce “nous” afin de pouvoir jouer au jeu de l’adoration avec toi-même, afin que tous les “je”, les “tu” deviennent une seule âme, et soient à la fin submergés dans le Bien Aimé”.

Jallal ud dîn Rûmi

jeudi, avril 26, 2012

Plainte



Écoute les mélodies qu'exhalent les luths des amants,
Ce sont les vrais psaumes de David.
Ne plonge ni dans le passé ni de l'avenir !
Que ta pensée ne dépasse pas le moment !
C'est le secret de la paix.

Omar Khayyam



jeudi, avril 19, 2012

Silence



Il viendra un temps où la langue rejoindra le cœur
Le cœur rejoindra l’âme
L’âme rejoindra le secret (sirr)
Et le secret rejoindra la Vérité (Haqq)
Le cœur dira à la langue « silence ! »
Le secret dira à l’âme, « silence ! »
Et la lumière intérieure dira au secret, « silence ! »

Ansari


Celui dont la langue se tait, même si son coeur ne se tait pas, allège son fardeau; 
celui dont la langue et le coeur se taisent tous les deux, purifie son "centre secret" (sirr) et son Seigneur s'y révèle; 
celui dont le coeur se tait, mais dont la bouche parle, prononce les paroles de la Sagesse; 
mais celui dont ni la langue ni le coeur ne se taisent est objet de Satan et soumis à sa domination.
Le silence de la langue est un des traits ordinaires de tous les hommes spirituels (al'âmma) et de tous les maîtres de la voie (arbâbu-s-sulûk). 
Le silence du coeur est parmi les caractères distinctifs des "rapprochés" (almuqarrabûn) qui sont des gens de contemplation. 
Le hâl (l'état) que le silence assure aux "progressants" (assâlikûn) est la préservation des malheurs, et celui qu'il favorise chez les "rapprochés" est l'entretien dans la familiarité seigneuriale. 

Ibn 'Arabi,  La parure des Abdals

mardi, avril 17, 2012

Annihilation

Il est donc clair que la finalité de l'intellect est de comprendre qu'il est dépendant d'un pouvoir supérieur et qu'il est incapable de l'atteindre. Il doit alors s'annihiler lui-même avant d'atteindre le but.
  
Tant qu'il reste un objet séparé du sujet (c'est-à-dire dualité), il y a place pour le kâma (le désir).


Quand il n'y a plus d'objet, il ne peut y avoir de désir.
L'état sans désir c'est le moksha (la Libération).
 
Dans le sommeil profond, il n'y a ni dualité ni désir.
Alors que dans l'état de veille, il y a dualité et désir.
 
C'est à cause de la dualité que le désir apparaît pour posséder l'objet.
 
Le mental dirigé vers l'extérieur est le siège de la dualité et du désir. 
 
Si on sait que la félicité n'est autre que le Soi, le mental se tourne vers l'intérieur.
 
Quand le Soi est atteint, tous les désirs se trouvent exaucés.


Sri Ramana Maharishi 

mardi, mars 06, 2012

Constructions mentales



« Nous sommes ce que nous pensons. Tout ce que nous sommes résulte de nos pensées. Avec nos pensées, nous bâtissons notre monde. »

Le Bouddha

«Le monde n’est qu’une toile laissée à notre imagination.»

Henry David Thoreau

Ô frère, ton être est à l’image de ta pensée,
Pour le reste tu n’es que des os et des nerfs.
Si ta pensée est une fleur, tu es comme un parterre fleuri
Mais si elle faite d’épines, tu n’es que ronces à brûler.

Jalâl ud Dîn Rumî

Refuge



«Soyez à vous-même votre propre refuge. Soyez à vous-même votre propre lumière.»

Le Bouddha