mercredi, janvier 27, 2010

Ni d'Orient, ni d'Occident


"Que faire, ô musulmans ? Car je ne me connais pas moi-même.
Je ne suis ni chrétien, ni juif, ni guèbre, ni musulman;
je ne suis ni d'Orient, ni d'Occident...
Je ne suis pas de terre, ni d'eau, ni d'air, ni de feu ...
Je ne suis pas de ce monde , ni de l'autre, ni du paradis ni de l'enfer,
je ne suis ni d'Adam, ni d'Eve...
Ma place est d'être sans place, ma trace est d'être sans trace ;
ce n'est le corps ni l'âme, car j'appartiens à l'âme du Bien-Aimé...
Un seul je cherche, Un seul je sais, Un seul je vois, Un seul j'appelle.
Il est le Premier, Il est le Dernier, Il est le Manifeste, Il est le Caché ...
Je suis enivré de la coupe de l'amour, je n'ai que faire des deux mondes ;
je n'ai d'autre fin que l'ivresse et l'extase.

Jalâl Ud Dîn Rûmi
  

Je ne sais pas ce que je suis, je ne suis pas ce que je sais :
Une chose, et pourtant aucune chose, un petit point et un cercle. 


Ich weiss nicht , was ich bin,
Ich bin nicht, was ich weiss:
Ein Ding und nicht ein Ding,
Ein Pünktchen und ein Kreis.

Angelus Silesius

jeudi, janvier 14, 2010

Du pur amour


Dieu a dit à l'un de Ses serviteurs" : "Prétends-tu M'aimer ? Si tel est le cas, sache que ton amour pour Moi est seulement une conséquence de Mon amour pour toi. Tu aimes Celui qui est. Mais Je t'ai aimé, Moi, alors que tu n'étais pas !"

Il lui dit ensuite : "Prétends-tu que tu cherches à t'approcher de Moi, et à te perdre en Moi ? Mais Je te cherche, Moi, bien plus que tu ne Me cherches ! Je t'ai cherché afin que tu sois en Ma présence, sans nul intermédiaire, le Jour où J'ai dit "Ne suis-je pas votre Seigneur ?" (Cor. 7 : 172), alors que tu n'étais qu'esprit (rûh). Puis tu M'as oublié, et Je t'ai cherché de nouveau, en envoyant vers toi Mes envoyés, lorsque tu as eu un corps. Tout cela était amour de toi pour toi et non pour Moi."

Il lui dit encore : "Que penses-tu que tu ferais si, alors que tu te trouvais dans un état extrême de faim, de soif et d'épuise­ment, Je t'appelais à Moi tout en t'offrant Mon paradis avec ses houris, ses palais, ses fleuves, ses fruits, ses pages, ses échansons, après t'avoir prévenu qu'auprès de Moi tu ne trou­verais rien de cela ?

"Le serviteur répondit : "Je me réfugierais en Toi contre Toi"."

Emir Abdelkader
Mawqif 112.

Porte



«Reste devant la porte si tu veux qu’on te l’ouvre. Rien n’est fermé jamais, sinon à tes propres yeux.»

Farid Al-Din Attar - le language des oiseaux

L'amant et la maîtresse


Un homme brave et impétueux comme un lion fut pendant cinq ans amoureux d'une femme. Cependant on distinguait une petite taie à l'oeil de cette belle; mais cet homme ne s'en apercevait pas, quoiqu'il contemplât fréquemment sa maîtresse. Comment en effet cet homme, plongé dans un amour si violent, aurait-il pu s'apercevoir de ce défaut ? Toutefois son amour finit par diminuer; une médecine guérit cette maladie. Lorsque l'amour pour cette femme eut été altéré dans le coeur de celui qui l'aimait, il reprit facilement son pouvoir sur lui-même. Il vit alors la difformité de l'œil de son amie, et lui demanda comment s'était produite cette tache blanche. « Dès l'instant, répondit-elle, que ton amour a été moindre, mon oeil a laissé voir son défaut. Lorsque ton amour a été défectueux, mon oeil l'est aussi devenu pour toi. Tu as rempli ton coeur de trouble par l'aversion que tu éprouves actuellement; mais regarde, ô aveugle de coeur ! tes propres défauts. Jusques à quand rechercheras-tu les défauts d'autrui ? Tâche plutôt de t'occuper de ceux que tu caches soigneusement. Lorsque tes fautes seront lourdes pour toi, tu ne feras pas attention à celles d'autrui. »

Farid Ud-Din-Attar



Reste aveugle aux fautes des autres
Et à leurs négligences.
Vois plutôt comme tu te vautres
Vois tes propres négligences.

Le Bouddha - Dhammapada


Quiconque voit les fautes des autres est aveugle de ses propres fautes, et quiconque regarde ses fautes ne peut voir celles des autres.

Dhu-l-Nun al Misri


Lorsque ici-bas beaucoup d’amis de noble origine se sont vus parfaitement les uns les autres, quand ils ressuscitent, dans l’autre monde, cette connaissance est renforcée et ils se reconnaissent vite entre eux ; ils savent qu’ils étaient ensemble dans ce monde, et ils se réunissent avec joie. Car l’homme perd vite son ami. Ne vois-tu pas que dans ce monde, quand tu sympathises avec une personne et qu’elle te semble séduisante comme Joseph, une seule action déplaisante suffit à la faire retomber hors de ton champ de vision ; et tu perds l’ami. Le visage de Joseph devient alors un visage de loup.(…) Demain, au Jour de la Résurrection, cette essence changera en une autre essence. Comme tu ne l’avais pas bien connu ni bien pénétré dans son essence, comment pourrais-tu le reconnaître ? Ainsi il faut se voir parfaitement l’un l’autre et dépasser les qualités bonnes et mauvaises qui sont accidentelles en chaque personne et pénétrer dans sa pure essence, car les qualités que les gens se donnent en réalité ne sont pas les véritables.

(...) Quelqu’un déclare : " Je connais très bien untel, et je vais vous donner son signalement ". On lui dit : " Fais-le ! ". Il répond : " Il était mon valet de ferme. Il avait deux vaches noires. " De même, les gens disent qu’ils ont un certain ami et le connaissent bien ; et le signalement qu’ils en donnent est en vérité aussi peu éclairant que l’histoire des deux vaches noires. Un tel signalement n’en est pas un et ne sert à rien. Il faut dépasser les faits bons et mauvais de l’homme, chercher quelle est son essence et sa réalité : voilà comment on peut voir et connaître véritablement.

Jâlal ud dîn Rumî - le livre du dedans

Majnûn




"Où que tu sois, et dans quelque situation que tu te trouves, essaie toujours d'être un amoureux et un amoureux passionné. Une fois que tu posséderas l'amour, tu seras toujours un amoureux, dans le tombeau, lors de la résurrection, dans le Paradis, à jamais."

"Majnûn désirait écrire une lettre à Laylâ. Il prit une plume et écrivit ses vers :


Ton nom est sur mes lèvres,

ton image est dans mes yeux,
ton souvenir est dans mon coeur :
à qui donc écrirais-je ?

Ton image réside en mes yeux,

ton nom n'est pas hors de mes lèvres,
ton souvenir est dans les profondeurs de mon âme,
à qui donc écrirais-je, puisque tu te promènes en tous ces lieux ?
La plume s'est brisée et le papier s'est déchiré."

Jalâl-ud-Dîn Rûmî
, Le Livre du dedans : fihi-mâ-fihi 


Un homme distingué qui aimait Dieu vit Majnûn tamisant de la terre au milieu du chemin, et il lui dit : « ô Majnûn ! que cherches-tu ainsi ? » — « Je cherche Laïla. » répondit-il. — « Peux-tu espérer de trouver ainsi Laïla ? reprit l'interlocuteur ; une perle si pure serait-elle dans cette poussière ? » — « Je cherche Laïla partout, dit Majnûn, dans l'espoir de la trouver un jour quelque part. » 

Farid ud Dîn Atta
 

Ou que tu sois ,
Avec qui que tu sois
Par n'importe quel temps
Dans n'importe quelle circonstance :
Aime de tout ton coeur , de toutes tes forces ,
Témoigne à toi-même et aux autres
Tolérance,
Aide
Respect
Laisse la goutte qui est en toi rejoindre l'océan divin.

Farid ud Dîn Attar  

 



mercredi, janvier 06, 2010

L'hymne des origines


Il n'y avait alors ni le non-être ni l'être.
Il n'y avait ni espace physique ni espace subtil.
Qu'est-ce qui voilait Cela, qu'est-ce qui l'abritait?
Qu'était l'Eau sans fond et impénétrable?
Il n'y avait ni mort ni même immortalité,
Il n'y avait alors aucune manifestation de la nuit et du jour.
Ce Un respirait sans souffle, mû de soi-même.
Qu'y avait-il d'autre que Cela? Quel délice supplémentaire pouvait-il y avoir?
Au tout début, des ténèbres recouvraient les ténèbres.
Cette Étendue indistincte était tout.
En ce temps, ce Non-né vacant, ce Un tout-puissant,
Émergeant, apparu par le pouvoir de l'Ardeur.
Au début, se développa une sorte de Désir,
Qui fut le tout premier germe de la pensée.
Cherchant avec sagesse au plus profond d'eux-mêmes,
Les visionnaires découvrirent le lien entre le manifeste et le non manifeste.
Leur cordeau était tendu à l'horizontal.
Quel était le dessous, quel était le dessus?
Il y eut des porteurs de semence et de puissantes forces;
En bas était l'Instinct, en haut la Grâce.
Qui sait en vérité? Qui saurait annoncer ici
D'où est apparue cette création, d'où elle a été lancée?
Même les dieux sont en deçà de cette émergence.
Qui peut dire d'où elle émane?
Cette création, d'où elle émane,
Si elle est tenue ou si elle ne l'est pas,
Celui qui l'imprègne dans l'espace le plus subtil
Le sait sans doute, ou peut-être ne le sait-il pas…


THEN was not non-existent nor existent: there was no realm of air, no sky beyond it.
What covered in, and where? and what gave shelter? Was water there, unfathomed depth of water?
Death was not then, nor was there aught immortal: no sign was there, the day's and night's divider.
That One Thing, breathless, breathed by its own nature: apart from it was nothing whatsoever.
Darkness there was: at first concealed in darkness this All was indiscriminated chaos.
All that existed then was void and form less: by the great power of Warmth was born that Unit.
Thereafter rose Desire in the beginning, Desire, the primal seed and germ of Spirit.
Sages who searched with their heart's thought discovered the existent's kinship in the non-existent.
Transversely was their severing line extended: what was above it then, and what below it?
There were begetters, there were mighty forces, free action here and energy up yonder
Who verily knows and who can here declare it, whence it was born and whence comes this creation?
The Gods are later than this world's production. Who knows then whence it first came into being?
He, the first origin of this creation, whether he formed it all or did not form it,
Whose eye controls this world in highest heaven, he verily knows it, or perhaps he knows not.


(Rig Veda X, 129)




Cet univers est tout entier pénétré de Moi, dans Ma forme non manifestée. Tous les êtres sont en Moi, mais je ne suis pas en eux.
Dans le même temps, rien de ce qui est créé n'est en Moi. Vois Ma puissance surnaturelle ! Je soutiens tous les êtres, Je suis partout présent, et pourtant, Je demeure la source même de toute création.

De même que dans l'espace éthéré se tient le vent puissant, soufflant partout, ainsi, sache-le, en Moi se tiennent tous les êtres.

A la fin d'un âge, ô fils de Kuntî, toutes créations matérielles rentrent en Moi, et au début de l'âge suivant, par Ma puissance, Je crée de nouveau.

L'univers matériel tout entier est sous Mon ordre. Par Ma volonté, il est à chaque fois de nouveau manifesté, et c'est toujours par elle qu'à la fin il est anéanti.

Mais ces actes ne sauraient Me lier, ô Dhananjaya. A jamais détaché d'eux, J'y demeure comme neutre.

La nature matérielle agit sous Ma direction, ô fils de Kuntî, sous Ma direction elle engendre tous les êtres, mobiles et immobiles. Par Mon ordre encore, elle est créée puis anéantie, dans un cycle sans fin.

Le sots Me dénigrent lorsque sous la forme humaine Je descends en ce monde. Ils ne savent rien de Ma nature spirituelle et absolu, ni de ma suprématie totale.

Ainsi égarés, ils chérissent des vues démoniaques et athées. Vains sont leurs espoirs de libération, vains leurs actes intéressés, vaine leur aspiration au savoir.

Mais ceux qui ignorent l'égarement, ô fils de Prithâ, les mahâtmâs, se trouvent sous la protection de la nature divine. Me sachant Dieu, la Personne Suprême, originelle et intarissable, ils s'absorbent dans le service de dévotion.

Chantant toujours Mes gloires, se prosternant devant Moi, grandement déterminés dans leur effort spirituel, ces âmes magnanimes M'adorent éternellement avec amour et dévotion.

D'autres, qui cultivent le savoir, M'adorent soit comme l'existence unique, soit dans la diversité des êtres et des choses, soit dans Ma forme universelle.

Mais c'est Moi qui suis le rite et le sacrifice, l'oblation aux ancêtres, l'herbe médicinale et le mantra. Je suis et le beurre, et le feu, et l'offrande.

De cet univers, Je suis le père, la mère, le soutien et l'aïeul, Je suis l'objet du savoir, le purificateur et la syllabe OM. Je suis également le Rig, le Sâma et le Yajur.

Je suis le but, le soutien, le maître, le témoin, la demeure, le refuge et l'ami le plus cher, Je suis la création et l'annihilation, la base de toutes choses, le lieu de repos et l'éternelle semence.

Je contrôle la chaleur, la pluie et la sécheresse, Je suis l'immortalité, de même que la mort personnifiée, L'être et non-être, tous deux sont en Moi, ô Arjuna.

Baghavad Gita 9:4-19


Le Tao a ses lois et évidences.

Il est au-delà de l'action et de ses formes
Il peut se transmettre mais ne pas être reçu
Il peut être obtenu mais ne peut être vu
Il existe avant le ciel et la terre
Il est sa propre racine et celle de tout les temps.
Il engendre tout ce qui existe
Dieux et êtres.
Au-delà du zénith et du nadir
Il n'a ni hauteur ni profondeur
Il ne viellit pas, il est sans durée.
Hsi Wei l'obtint et mit l'univers en ordre
Fu Hsi l'obtint et rétablit les principes éternels.
C'est par Lui que le soleil et la lune se meuvent


Tchouang Tseu
 


Dans cette retraite solitaire, où l’existence était dépourvue de signes,
Et où l’univers était caché dans le coin du néant,

Il y avait un Etre loin de toute dualité,

Loin de tout dialogue entre « Moi » et « Toi ».

La Beauté, absolue et libre des limites des apparences,

Ne se manifestait qu’à elle-même et par sa propre lumière.
Belle ravissante dans la chambre nuptiale du Mystère,
Sa robe était pure de toute atteinte de l’imperfection.
Ni le miroir n’avait reflété son visage,
Ni la main peigné ses cheveux.
Le zéphyr n’avait détaché aucun fil de ses boucles.
Son œil n’avait jamais vu la poussière du kohl.
Aucun rossignol ne voisinait avec sa rose.
Son duvet n’avait jamais été orné de fleurs.
Son visage était libre de lignes [de maquillage]
et de grain de beauté.

Aucun œil, jamais, n’avait eu une image d’elle.
Elle composait de la musique pour se charmer elle-même
Et jouait avec elle seule au jeu de hasard de l’Amour.
 

Mais la beauté, par nature, ne supporte pas d’être voilée.
Le beau visage ne peut endurer le voilement,
Et si tu fermes la porte à la belle face, elle se montrera par une
autre ouverture.
Regarde la tulipe dans la montagne,
Comment elle se montre joyeuse et verdoyante au printemps,
Fendant la pierre dureEt révélant alors sa beauté.

S’il te vient une idée dans ton âme,
Une idée brillante de rareté parmi les idées,  
Tu ne peux pas renoncer à elle,
Tu l’exprimes par la parole ou par l’écriture.
Lorsqu’il y a la beauté quelque part, telle est son 
exigence [de manifestation]. 
Pour la première fois, ce mouvement apparut dans la 
Beauté prééternelle, 
Qui dressa sa tente dans les régions saintes,
Puis se manifesta aux horizons et aux âmes,
Se révéla dans chaque miroir [des créatures et des mondes], 
Partout, alors, on parlait d’elle.

De la Beauté rayonna un éclair sur la terre et les anges,
Qui d’éblouissement les fit tourner comme le ciel.
Tous les chanteurs de louange de Dieu, cherchant sans
cesse à Le louer,
A force d’être hors d’eux-mêmes, ne chantaient que la
louange de Dieu.
C’est de ces plongeurs de l’océan céleste
Que s’éleva un cri : « Loué soit le Seigneur des mondes ! »
De l’éclat de la Beauté jaillit une lumière qui tomba sur la rose,
Et la rose enflamma la passion du rossignol.
La bougie a allumé son visage à ce feu [de la Beauté]
Et partout la bougie a brûlé des centaines de papillons.
De cette Lumière, un seul rayon embrasa le soleil
Et le nénuphar sortit de l’eau.
La face de Leylâ emprunta à la face de la Beauté l’ornement
de son visage,
Et à chacun de ses cheveux Madjnun attacha son cœur.
La Beauté a sucré les lèvres de Shirin [la Douce]
Qui a charmé le cœur de Parviz
et l’âme de Farhâd.
La Beauté a sorti sa tête du col de la « lune de Canaan »
Qui a complètement ruiné l’âme de Zuleikha.


C’est cette Beauté qui partout s’est manifestée
[dans les beautés des mondes],
Bien qu’Elle-même se soit retirée derrière un voile aux yeux de
tous les amoureux.
Quel que soit le voile [de beauté] que tu voies, c’est Elle [la Beauté].
Quel que soit le mouvement d’amour, c’est Elle qui le meut.
L’amour [de cette Beauté] est la source de la vie du cœur,
Et par cet amour l’âme est comblée de bonheur.
Tout cœur amoureux des beautés charmantes
Qu’il le sache ou l’ignore n’aime au fond que la seule Beauté.


Jami 

« J'étais un trésor (caché) et je n'étais pas connu. Or, j'ai aimé être connu. Je créai donc les créatures afin que je me fasse connaître à elles. Alors elles me connurent. »

Hadith Qudsi 

L’Un n’est donc aucun des êtres, et il est antérieur à tous les êtres. -Qu’est-il donc? Il est la puissance de tout... Imaginez la vie d’un arbre immense; la vie circule à travers l’arbre tout entier; mais le principe de la vie reste immobile; il ne se dissipe pas en tout l’arbre, mais il siège dans les raçines;…lui-même reste immobile; et n’étant pas multiple, il et le principe de cette multiplicité. (…) Le principe ne se partage pas dans l’univers; s’il se partageait, l’univers périrait; et il ne renaîtrait plus, si son principe ne restait en lui-même et différent de tout.  

Plotin